Jeux de matières, matière à rêver

Jeux de matières, matière à rêver vous invite à la contemplation d’un dialogue entre matières, formes et couleurs à travers les reflets de la peinture à l’huile, les aspérités du métal et les courbes du bois. Le peintre Patrick Pierart et le sculpteur Bruno Renard façonnent leurs univers aux antipodes l’un de l’autre grâce à des matériaux pourtant semblables. Dans les toiles de Patrick Pierart nous contemplons comme dans un rêve brumeux le fascinant tumulte des vibrations de la matière. Quant aux sculptures de Bruno Renard, elles semblent être suspendues dans le temps, leurs courbes figées dans un instant d’harmonie parfaite, telles des danseuses lancées dans un élan gracieux.

Patrick Pierart, peinture

Patrick Pierart est né à Fourmies, dans le Nord, en 1954. Après une jeunesse passée à Berlin, sa vie l’a amené à Strasbourg, Brest, Bordeaux et le Pays Basque où il s’est installé définitivement en 1997.
Après un parcours atypique mêlant formation supérieure et expériences professionnelles diverses, il s’est vite consacré entièrement à la peinture.
Autodidacte, après quelques tâtonnements, il élabore peu à peu son langage. Choisissant la peinture à l’huile comme médium, son travail intègre progressivement différentes matières sous forme de collages, jouant avec les formes abstraites tout en mettant l’accent sur une mise en scène de la lumière qui sera une constante essentielle et caractéristique de son travail.
Depuis 1983, il expose régulièrement en France, mais aussi à l’étranger (Espagne, Italie, Allemagne, Suisse, Belgique)
Au début des années 2000, un nouveau pas est franchi dans son travail. Il s’inspirait depuis longtemps déjà de matières ayant subi l’érosion ou les vicissitudes du temps : métaux rouillés, bois brûlés, oxydés, flottés ; désormais il les associe physiquement à son travail pictural, jouant toujours sur l’ambiguïté, brouillant les pistes, amenant le spectateur à une rêverie toute personnelle…

Une œuvre de Patrick Pierart, c’est une totalité d’abord,
une harmonie donnée d’un coup,
pas de choix, pas de détails,
vous prenez ou vous laissez.
Vous prenez bien sûr comme à la naissance.
Ensuite le jeu du rêve distingue, condense, déplace
langage sensuel de la pure matière
Et le monde se présente.
Mais qu’est-ce que ça représente ?
Non, ce n’est pas un autre univers, rappelez-vous…
C’est le nôtre, c’est bien lui qui est là, tel quel !
Et regardez : il y a toujours une ouverture béante
ou discrète, un passage, une invitation.
Vous hésitez, légère angoisse,
Pour aller où ?
Où vous voudrez
Retrouver le quotidien et ses ternes découpages
Ou bien un autre réel.
A vous de voir.
Patrick est un passeur, la destination vous appartient.

Claude-Lucien Cauet

Site web de l’artiste

Bruno Renard, sculpture

Mon inspiration vient d’un état émotionnel où le détachement et l’imagination m’orientent vers des courbes et des formes végétales ou animales en harmonie avec la nature.
Dès mon enfance, j’acquiers un œil de créateur dans l’atelier d’ébénisterie où travaille mon père. Des chutes de bois me permettent de réaliser mes premiers assemblages qui se finalise en jouets.
Plus tard, c’est dans l’atelier d’emballage où je travaille que ces chutes de bois et de contreplaqué se présentent à moi et inspirent mes premières créations. Là, apparaissent des objets plus représentatifs, de petites et grosses sculptures d’animaux en bois.
Le métal, passion dès mon apprentissage et donc depuis l’adolescence, revient à mon esprit et vient s’ajouter au bois. Ces deux matières m’ouvrent d’autres horizons, et plus spécialement la création d’œuvres originales et uniques.
Une matière complémentaire c’est joint à mon art. Le verre pour sa transparence, le défi des formes, et ses couleurs.
C’est avec cet ensemble de matières que sont nées les œuvres présentées ici.

Qui suis-je pour dire : la vie n’aurait pas d’histoire sans Art.
L’art est là dans la nature autour de nous.
Elle le traduit dans ses formes.Une branche courbe, d’un arbre, une autre droite comme un “ i “, forme des lignes qui occupent l’espace.
Elles s’enroulent, s’éloignent pour aboutir à des formes qui s’élèvent tout en étant ancrées au sol.
Passer un moment à regarder un arbre, le toucher cela nous remplit de sa force. Sa stature nous montre la direction. Mes sculptures transmettent cette énergie là, lorsque nous les regardons et les touchons.
Mon travail s’inscrit dans ce chemin de recherche de courbes et d’élévation.
Après une joute corporelle avec la matière, une tôle à l’origine plate et inerte, un tube droit et rigide, ou un bois dur et enraciné deviennent des formes posées, élevées, présentes.
Face à sa résistance, je tente d’ouvrir la matière pour qu’apparaisse la forme. Je m’approche au plus près des limites du geste qui amènerait sa rupture ou sa déformation.
C’est à cela qu’aspirent mes sculptures.

Site web de l’artiste

Vues de l’exposition